Est-ce que je suis gauche ou droite aujourd'hui?

Depuis quelques heures déjà, j'observais deux filles endormies. Lorsque j'étais arrivé ce matin-là près de mon arbre, je les avais trouvée allongées dans l'herbe à quelques mètres l'une de l'autre. Ma première pensée fut : Oh, deux pour le prix d'une ! Voir une humaine - ou un humain, bien sûr, mais les garçons étaient plus rares - venir chez moi était un délice, une certitude que j'allais bien m'amuser. Alors, j'avais enlevé mes chaussures pour ne pas faire de bruits en marchant dans l'herbe et en passant près de ecs fragiles petites humaines. De toutes façons, marcher dans la terre humide du matin avec des chaussures à talon était le meilleur moyen de tomber. D'ubne manière très agile et impressionante qui m'était propre, et qui me valait ma célébrité, je grimpai jusqu'à une très haute branche de mon arbre. Cela ne m'avait pris qu'une fraction de seconde. Impressionant pour quelqu'un qui porte une robe et qui tient ses chaussures en main, non ? Je souris, fier de moi. De là où j'étais, j'allais avoir une belle vue sur ma clairière. Le soleil, lui, commençait à peine à se lever. Il me restait sans doute un long moment à attendre. Je m'assis confortablement, le dos contre le tronc et j'attendis patiemment.

La première à se réveiller était rousse, vêtue d'une robe - moins belle que la mienne, évidemment, mais jolie quand même - blacnhe et noire. Ou peut-être noire et blanche ? C'était une question qui méritait que je me penche dessus, amis je n'étais pas à ça pour le moment. J'étais intrigué : pourquoi ne se levait-elle pas ? La lumière du matin caressait ses paupières closes, comme pour le dire : "Allez, lève-toi ! Le Chat du Cheshire t'attend !" Mais elle, elle restait immobile, allongée dans l'herbe, couverte de rosée. J'étais agacé, mais je ne bougeai pas pour autant. Finalement, un papillon approcha et se posa sur son nez. Je réprimai un rire. Il ne fallait pas réveiller l'autre ou attirer l'attention de la petite rousse sur moi. Et finalement, le brave petit insecte lui fit ouvrir les yeux. Elle ne le regretterais pas, assurément. Et elle ne le regretta pas. Ca se voyait dans ses yeux, alors qu'elle contemplait ma forêt. Il était vrai que la clairière était ravissante ce matin... Aaaah...

- Toto, I think were not in London anymore… dit-elle pour elle-même.

London ? Elle aussi venait de Londres ? Comme ma chère Alice ? Ohoooh~ Nous ne pourrions que bien nous entendre alors. Jes avais que la deuxième allait finir pas se réveiller. La rousse avait fait du bruit en se levant. Je me tournai sur le côté pour laisser pendre mes longues jambes dans le vide. Et elle se réveilla tout de suite. Celle-ci semblait un peu plus étrange que la première. Elle était blonde, les cheveux attanchés en deux couettes et elle mangeait une glace. Hmmmm.... Une glace ! A quoi donc ? Je devais en avoir le coeur net ! Peut-être me laisserait-elle goûter ?

- Bon appétit les amis, je l’aurai bientôt fini,chantonna-t-elle sans se rendre compte que certains l'enviait.

Booouuuh ! Et moi alors ? Quelle injustice ! Mais elle vit l'autre et s'arrêta un instant pour faire la conversation.

- T’inquiète pas, moi je m’appelle Mirudika et j’ai un cornet à la fraise. Tu te perdras pas dans la forêt tant que tu suivras l’odeur de la glace.

Ah bon ? Cela signifiait-il que la glace connaissait le chemin ? Mais de toutes manières, de perdre ici était impossible, ridicule, inimaginable ! Mirudika était un si joli nom ! mais trop long pour moi ! Désormais, ce serait Miru !

- Alors, tu sais c’est où là où on est ?

Elle se remit à manger, la vilaine. Peut-être fallait-il que je les rassure ? Oui, sans doute aucun, il le fallait.

- Vous savez, chères petites, vous n'êtes pas perdues... dis-je d'une voix douce qui aurait dû rassurer les deux filles si ej ne m'était aps trouvé en train de sourire comme un psychopathe, du haut d'un arbre.

[Désolé pour la si longue attente...]


- Bien sûr qu'on n'est pas perdu, on est dans mon rêve...

Oh, ignorante petite... Dans son rêve, c'est cela ?
Quelle tristesse si elle devait découvrir que ce n'était pas le cas. Où alors, elle serait heureuse... Car si elle était venue ici, au Pays des Merveilles, c'était sans nul doutes parce que c'était un meilleur endroit pour elle. Alors, ne devrait-elle pas se réjouir d'apprendre qu'elle ne se réveillerait pas ?

- Je suis ravie de faire ta rencontre Mirudika. Moi je me nomme Ciara, et toi petit minou ?

J'allais répondre, bien sûr. C'était mon intention. Mais à ce moment, l'autre fillette jugea bon de parler. J'allais donc attendre mon tour et pour patienter, je m'allongeai sur le dos, toujours sur ma branche, et essayai d'attraper les feuilles vertes et brillantes au dessus de moi. D'une oreille, j'écoutai la conversation qui avait lieu en bas. Ca ne m'interessait pas trop. J'aurais préféré participer à la discution, mais cela semblait impossible pour le moment.

- Mirudika, enchantée. T'es quoi, au juste?

Et enfin, on me parlait. Je sautai jusqu'au sol et retombai joyeusement sur mes pieds. Toutes deux sembalient maintenant s'intéresser à moi. Je fis un petit tour sur moi-même, tel une ballerine pour attrapai dans ma main droite une de mes oreilles et dans l'autre ma queue. Avec un sourire, je les agitai alors comme pour insister sur leur existence.

- Ta copine l'a remarqué, elle. Je suis un chat, n'est-ce pas évident ?

Je disparus un instant, pour me retrouver celui d'après derrière mes deux nouvelles copines. Je passai alors mes bras autour de leur épaule et sourit gentiment.

- Ceci... Ne peut pas être un rêve. Si c'en était un, alors je ne serais qu'un élément de ce rêve et ne pourrais pas exister sans lui. Or, hier vous n'étiez pas encore arrivée mais moi oui. Si ceci est un rêve, alors c'est le mien, pas le vôtre. Mais, navré, ceci n'est qu'une réalité parrallèle à la vôtre.

Je ris et continuai mon discours, heureux de pouvoir enfin raconter des choses moi aussi.

- Mais, c'est vrai. Vous n'êtes pas perdues. On n'est perdu que lorsque l'on n'a plus aucun espoir de trouver un chemin. Cependant, il y a ici beaucoup de chemins qui vous méneront tous quelque part si vous les suivez.

- Moi, j'aime bien les chats mais toi t'en es pas un. T'es une Chiquita. Enfin bon, c'est juste un détail. Ce qui m'intéresse vraiment, c'est si tu veux finir ma glace, parce que là j'ai plus faim. Ça te dit ? Oui ça te dit.

En un instant, ma simple nature venait d'être remise en doute. Autrefois, j'étais le grand, célèbre et magnifique Chat du Cheshire. Aujourd'hui, j'étais devenu la Chiquita du Cheshire... Qu'en était-il de ma réputation à présent... ? Enfin, comme l'avait dit Miru, ce n'était qu'un détail. L'important, c'était la glace ! La glaaaaace ! ♥ Elle était à moi ! Bon, d'accord... Elle était à moitié mangée et ce n'était pas des plus appétissant. Finalement, je me mis quand même à léchouiller le reste de glace. Pendant ce temps, j'observai ce que faisais mes deux nouvelles copines. Miru s'était tournée vers mon arbre et semblait le contempler. Ciara, elle, restait silencieuse, dans son coin. Pauvre petite. je lui ferais un gros câlin plus tard !

- Chiquita, tu saurais pas par où il faut passer pour trouver un escalier ? J'ai envie de voir en haut si c'est joli.

Oh... Ma glace était déjà finie. Il ne restait que le cornet. Mais moi, le cornet, je n'aimais pas trop ça. Je me retournai de nouveau vers Miru, qui venait de parler. Elle voulait monter ? Dans mon arbre ? Mais il n'y avait pas d'escalier... Que faire... ?

- Est-ce qu'on peu vraiment monter ?

Ciara souriait à présent, comme une toute petite fille. Je ne pouvais pas rendre ces deux filles tristes ! Ce ne serait pas galant du tout ! Je courus gracieusement vers Ciara et lui tendit mon cornet.

- Tiens ! C'est un cadeau !

Je souriais moi aussi, comme si je voulais rendre les deux filles heureuses.

- Il n'y a pas d'escalier ici... S'il y en avait un, ce serait plus simple, je n'aurais pas besoin de grimper le long du tronc. Si vous voulez monter dans l'arbre, je peux vous y emmener. Et si vous souhaitez voir la forêt d'en haut, c'est possible aussi mais... Ce sera plus compliqé...

Je baissai la voix de manière énigmatique. Le seul moyen de voir toute la forêt, c'était d'aller en ville. Plus précisément, au Château de Coeur. Y entrer pourrait être très simple, ou très compliqué. Mais j'attendais de connaître les réponses.

- Moi je veux bien monter à l'arbre mais voir la forêt d'en haut ça serait encore plus rigolo. Les girafes elles seraient toutes surprises. On fait comment ?

Il semblait qu'entre les deux propositions que j'avais faites, on ait choisi "les deux". Ce n'était pas prévu au départ, mais bon... Ca ne me dérangeais pas, au contraire. J'étais très content de pouvoir montrer mon monde à mes copines. Surtout qu'elles seraient sans doute surprise, ça n'avait pas l'air d'être comme elles imaginaient cet endroit. Pendant que je réfléchissais à ça, la petite Ciara commença à essayer de monter. Je ne la remarquai qu'au moment où elle s'assit sur une branche basse et nous sourit avec sa robe sale.

- Pourquoi ne pas essayer de monter nous même? Ca n'as pas l'aire si compliquer que ca...

Oh non, ça n'allait pas ! Monter comme ça pouvait être très dangereux après tout. J'ignorais si Ciara avait des antécédant de chat qui lui permettait de grimper aux arbres, mais il me semblait que non. Après tout, elle ne me ressemblait pas vraiment. Non, elle n'avait sans doutes jamais été un chat et ignorait donc comment monter à un arbre lorsqu'il n'y avait que peu de branches auxquelles s'agripper.

- Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée... Cela pourrait être extrêment dangereux tu sais ! En plus, tu es toute sale à présent... Il va falloir que je te prête une de mes robes... Mais nous n'avons pas le temps de passer chez moi ! Ahlalalalalala ! Qu'allons-nous faire ?

Je n'étais pas vraiment affolé en fait. Mon seul problème était que j'étais dans l'incapacité de donner une robe propre à Ciara. Après tout, si nous rencontrions la Reine, il faudrait être présentable ! Ou pas, ce pourrait être amusant d'arriver chez elle avec des habits en lambeaux... Mais ça, ça serait pour une autre fois ! Je m'approchai tout près de l'arbre et attrapai les deux filles par les hanches. D'un air très sérieux, je fronçai les sourcils et les serrai contre moi, à droite et à gauche de mon corps.

- Ma technique sera beaucoup plus facile ! Ladies, ouvrez graaands vos yeux !

Hop, hop, hop ! Avec un immense sourire, je sautai sur le tronc de l'arbre et me mis à courir dessus à la verticale, serrant bien mes deux amies. En une seconde à peine, nous arrivâmes sur la branche où je me trouvais quelques minutes plus tôt. Je m'assis, avec à ma droite Ciara, à ma gauche Miru. C'est seulement à ce moment que je les lâchai, jugeant que cela les gênait peut-être. Nous étions donc en haut de l'arbre. Bien sûr, on ne voyait aps grand chose à cause des feuilles d'un vert bleuté qui se trouvaient tout autour de nous. C'était assez beau tout de même... Ces feuilles nous enveloppant, quelques fleurs roses les envahissant. En voyant ça, je pouvais comprendre pourquoi je venais si souvent.

- J'espère que ça vous plait ! mais de toutes façons, nous pourrons aller au Château après, et nous verrons toute la forêt, et même plus !