Une Stalker dans mon Château... [Sana ! ♥ ]

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Sur mon passage, tous s'écartaient avec une révérence. Mon épouse était absente. J'ignorais où elle était d'ailleurs. Je n'y pensais pas...
Je traversai de nombreux couloirs, busculant un neuf de trèfles et un cinq de carreau. Quels malapris ! Etre dans le chemin du Roi ! Si je n'avais pas été d'humaur distraite, je leur aurais fait couper la tête immédiatement ! Mais je n'avais pas que ça à faire ! Ma femme ! Où était-elle ? Je marchais d'un pas rapide, repassant plusieurs fois aux mêmes endroitsn criant à tout le monde : "Ma femme ! Où est-elle !? Ma Reine ! Qui me l'a ravie ?" Le petit peuple devait se sentir agacé par mes cris. Incroyable, ma voix était si douce et délicate, comme des petits oiseaux qui gazouillent... Ma cape trainant derrière moi manquait de ses coincer à chaque porte, que j'ouvrais violemment et laissait retomber dans un boucant épouvantable, que l'on devait entendre jusqu'à l'autre bout du royaume. Plus je passais et repassais, moins il semblait y avoir de serviteurs dans les couloirs. Et finalement, je me retrouvai seul, face à de longues fenêtres. Plus personne pour m'entendre hurler après Rose... Je continuai quand même.
Lorsque j'eus trop mal à la gorge, je m'approchai de la fenêtre et passai mon visage au dehors. je me trouvais si haut... Et la ville était si belle... Il n'existait certainement aucune ville semblable à la mienne. Ou la nôtre pour être exact.
C'est alors que l'horreur me frappa. Ma Reine était si belle, elle avait sans doutes fait tomber sous ses charmes quelqu'un, un autre homme. Mon épouse, dans le lit et dans les bras d'un autre !? Quel trahison, quelle douleur ! Je songeai d'abord à me jeter par la fenêtre, pour mettre fin à mes jours malheureux. Les visions de ma chère et tendre dans de comprométantes situations venaient à mon esprit. D'une main, je me cachai le visage, puis je me mis à courir en hurlant de douleur. Je traversai les longs couleurs à une vitesse assez élevée. Ma couronne glissant sur mon front et ma cape voalnt derrière moi.
Puis je m'engouffrai dans ma chambre, sans fermer la porte. Et mes hurlements se turent soudain, alors que je me jetai sur mon lit.
Ô terribles souffrances du Destin ! Moi, Roi, époux probablement trompé, assis sur mon immense lit de plusieurs mètres carrés. La main sur le front, laissant la douleur evnir à mon coeur. Ma fin était proche.

- Ô ma Reine, quelle peine m'eussiez-vous infligé, je serais resté vôtre à jamais...

Et je soupirai disgrâcieusement...

La jeune fille était déjà dans le château depuis un moment et pourtant elle n'arrivait pas toujours pas à se faire au décor anarchique et envoûtant de ce lieu. Jamais elle n'avait vu d'architecture aussi amatrice et inapproprié ce qui ne l'empêchait pas d'admirer cet art original. Bien sûr elle aurait préféré sortir et tenter de trouver sa propre demeure, mais son sens de l'orientation et l'excentrique bâtiment l'avait perdue depuis près de cinq heures déjà. A chaque fois qu'elle regardait par la fenêtre elle se trouvait à l'inverse de ce qu'elle aurait cru être et ce jeu durait depuis déjà trop longtemps à son gout. Pourquoi cette Reine avait fait un château avec autant de couloirs et d'escaliers? Isana n'avait jamais vu autant de pièces superflues de toute sa vie et encore moins autant de personnes incompétentes. Aucun d'eux n'avait réussi à lui dire où était la sortie et ont même réussi à l'embrouiller encore plus. Elle continuait donc de marcher, malgré l'incertitude à sortir vivante de l'édifice.
C'est alors qu'elle remarqua une porte dans un couloir secondaire. A la différence de toutes les autres elle semblait normal et sa couleur rouge vif reflétait une certaine importance. Peut-être était-ce la sortie. Elle ouvrit celle-ci et découvrit un nouveau dédale. Elle fut déçue pourtant elle savait qu'elle se rapprochait de quelque chose d'important. D'ailleurs, le tapis rouge et les beaux portraits étaient correctement alignés à la différence des autres quartiers Elle avança de quelques pas avec d'entendre un cri strident. Elle se tourna vers d'où provenait le son et ses yeux s'écarquillèrent. Quelque chose était passé dans le couloir parallèle et même si cela avait duré un instant, elle avait pu reconnaître la silhouette d'un homme. Son cœur commença à battre dangereusement. Pourquoi criait-il? La curiosité de la jeune fille la rongeait et commença à suivre le jeune homme du son de sa voie. Isana savait déjà comment faire et il était impossible de démasquer sa présence quand elle traquait quelqu'un. Un étrange sentiment bouillait en elle. Elle ne voulait pas redevenir celle qu'elle était avant d'être dans l'autre monde, pourtant ses jambes bougeaient toutes seules et ,sans qu'elle eut le temps de raisonner elle se trouva devant une nouvelle pièce.
Le jeune se trouvait maintenant assis sur un lit immense. L'adolescente remarqua la couronne et fut surprise de découvrir qu'elle se trouvait devant la chambre du roi, vu la couronne qu'il portait. Il marmonnait quelque chose concernant sa femme et son dévouement pour elle. Mais Isana n'arrivait pas à comprendre, comment pouvait-il se laisser faire ? Il était le roi ! Et puis il n'était pas si moche , enfin elle ne savait pas trop vu la distance en elle et la Majesté. Elle inspira longuement et entra dans la pièce pour se rapprocher de lui.
Lorsque qu'elle fut qu'à quelques mètres de lui, elle s'assit à son tour elle le regarda droit dans les yeux. Ses cheveux ébouriffés et ses yeux tristes le rendait misérable mais il était loin du portrait qu'elle s'était fait de la tête du pays. Elle prit une carotte et commença à la grignoter sans avoir lâcher des yeux le noble.

" Vous êtes vraiment stupide. Si elle vous a fait du mal vous devriez vous venger. Cela ne fait pas de mal quand quelqu'un nous trahi. Enfin, c'est peut-être pour cela qu'on ne parle pas de vous dans le livre. Vous êtes trop effacée et normal pour ce monde de fous..."

Comme toujours ces paroles étaient dites pour le blesser dans sa fierté. Mais cette fois, c'était pour une bonne cause. Étrangement, elle ne voulait pas que le jeune garçon soit triste mais elle ne pouvait pas comprendre ce sentiment qui l'habitait. Était-elle devenue gentille en arrivant ici? Elle en doutait, mais elle brisa sa carotte en deux avant d'en poser un bout à côté de sa Seigneurie. Elle fixa la fenêtre et continua son maigre repas. Vraiment, elle ne comprenait pas pourquoi elle faisait ça ...

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Je ne vis pas de suite la jeune fille qui avait pénétré dans ma chambre. J'étais assis dans une position des plus ridicule, la couronne tombant presque de mon crâne, mes cheveux fins couvrant mon visage, mon yeux rougis par la détresse. Puis, soudain, j'aperçus du coin de l'oeil une silhouette féminine, pas loin de mon lit. Alors, je frottai mon visage d'un revers de manche, expèrant être plus présentable. Un instant, je me demandai, qui est cette jeune demoiselle qui s'est permis de venir jusqu'à ma chambre. Puis la raison m'est venue.

- Oooo~ Serais-tu là en consolation ? Vas-tu... Me divertir un peu durant les tromperies de mon épouse ? dis-je en lançant un regard des plus aguicheurs à la fille.

Mais au vu de son expression, elle ne semblait pas être là pour "ça". Dommage, pensais-je. Et lorsqu'elle s'avança, s'assit sur mon lit avec moi et commença à me fixer, je me posai des questions. Si la paysanne qu'elle était ne venait pas pour me faire oublier, d'une manière ou d'une autre, mes malheurs, alors elle était en état de violation d'un lieu privé... Après tout, ici était la chambre royale et une simple inconnue et pauvresse ne pouvait pas y mettere les pieds, et encore moins s'asseoir sur le lit. Et sans prévenir, comme pour empirer encore son cas, elle commença à grignoter une carotte.

- Vous êtes vraiment stupide. Si elle vous a fait du mal vous devriez vous venger. Cela ne fait pas de mal quand quelqu'un nous trahi. Enfin, c'est peut-être pour cela qu'on ne parle pas de vous dans le livre. Vous êtes trop effacée et normal pour ce monde de fous... dit-elle sur un ton blasé, comme si elle ne réalisait pas à qui elle s'adressait.

Alors que je m'apprêtais à répondre à cette petite insolente, celle-ci cassa un morceau de son légume et le posa à côté de moi. Puis, son regard partit vers la grande fenêtre qui éclairait la pièce. Hésitant, je saisis le morceau de carotte et croquai dessus dans un bruit sec. Egalement, je regardai la fenêtre. Comme elle était loin et que le lit était gigantesque, on ne voyais pas très bien ce qu'il y avait au dehors. Mais la vue était la plus somptueuse qu'il puisse y avoir. Evidemment, puisque c'était la chambre royale. On y voyait d'abord les longs jardins serpentant autour du domaine, puis s'étendait la ville, et enfin les forêtes et les clairières. C'était un paysage qui, aujourd'hui, ne m'impressionait plus. A force de voir une chose, si incroyable soit-elle, on pert de son sentiment vis à vis d'elle.
Ce n'est que lorsque j'eus terminé de manger que je repris mon sermont.

- Stupide, moi ? A qui crois-tu donc parler paysanne ?! Je ne ferai rien de ma douleur, car ma Reine est sacrée. Comment pourrais-je un instant penser à me venger ? Son existence n'est que bonheur pour moi et ma vie ne serait pas la même sans elle. Imagines-tu ? De plus, de quel livre parles-tu ?! m'écriais-je, irrité, après cinq minutes de silence le plus totale.

Je réfléchis, frustré de l'intervention de la petite fille. Petite était certes relatif, mais je jugeai ce qualificatif parfait pour sa condition. Puis je finis par songer à quelque chose.

- Parlerais-tu, paysanne, du livre qu'a ramené Alice ? D'une histoire ridicule qui est censée parler de nous ? demandais-je, le regard interrogateur.

Puis je détournai mon regard de la petite, plongeant à nouveau mes yeux dans le ciel bleu que l'on distinguait de l'autre côté de la fenêtre.

Isana n'avait pas bronché depuis que le roi de pacotille avait osé croire qu'elle était une dame pour son propre plaisir. Qui pourrait croire qu'une fille portant un pantalon militaire s'occuper de ce genre de choses? Si elle n'avait pas pitié de ce pauvre homme elle l'aurait étouffé avec le tubercule. Mais la question n'était pas là pour l'instant. Elle observait la vue imprenable qu'elle avait de cette endroit. Évidemment, elle se trouvait complétement de l'autre côté du château, qui à l'évidence ne suivait pas les règles normales de la physique. Ce monde était bien étrange, les rois étaient plus jeunes que n'importe quels gouvernements de son univers et beaucoup plus pitoyable. Pourtant, elle sentait bien qu'elle aimait bien cette homme, lui aussi semblait trahi, comme elle l'avait crûe l'être. Mais à quoi pensait-elle ? Cet homme ne ressemble en aucun cas à elle, personne ne pouvait être aussi horrible que ce qu'elle était et puis il semblait plus stupide que n'importe qui.
De plus elle ne comprenait pas du tout son comportement, alors qu'il allait répondre le morceau de carotte l'arrêta net et il commençait à grignoter. S'il voulait parler; qu'il le fasse au lieu de manger comme une souris à qui le chat avait fait une fleur en lui offrant du fromage. Mais cela l'arrangeait bien au moins elle pouvait encore admirer les nuages cotonneux avançant à la vitesse d'un escargot dopé à la salade. Il était si agréable de passer du temps dans une chambre royale où le lit avait la même texture qu'une barbe à papa. Elle aurait aimé que le temps se fige vraiment, que ce satané garçon ne parle jamais, bref que ce monde n'existe plus que pour elle .
Mais bien sûr le bonheur ne dura pas, ce roi ouvrit la bouche de nouveau et, cette fois, pour essayer de l'offenser. ces insultes de la fit pas broncher, il n'était qu'un homme après tout. Pourtant elle ferma le yeux et écouta son discours. Sa voie était suave et élégante et malgré qu'il lui faisait un sermon ceci sonnait comme une jolie chanson. mais comme toute mélodie, il ne valait mieux pas comprendre le sens. Lorsqu'il eut fini, elle rouvrit les yeux pour le fixer d'avantage. Même si la brunette ne laissait paraitre aucune émotion, elle était interloquée et choquée. Pourquoi ne voulait-il pas se venger? Pourquoi vouloir sacrifier sa vie pour quelqu'un qui probablement vous a trompé ? La logique ne pouvait adhérer à ce mode de pensée, même en faisant tout les efforts du monde elle ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait. Ce fourmillement en elle se réveilla et lui fit comprendre qu'elle voulait en savoir plus sur cet étrange noble. Elle mâchouilla tranquillement sa carotte avant de reprendre les hostilités.

" Je ne suis peut-être qu'une visiteuse, mais j'ai plus d'esprit que vous. Pourquoi sacrifier votre vie à quelqu'un sur qui vous comptiez et qui vous a trahi? C'est absurde, les personnes ayant un peu de jugeotes savent qu'il ne faut que penser à son propre bonheur, même en amour. Pensez plus à vous même et votre malheur disparaitra, c'est indéniable"disait-elle d'un ton las.

Ainsi elle reprit son grignotage d'un air neutre. Elle avait peur d'en avoir trop dit et qu'il devine quelque chose qu'elle aurait pu dire. Cela faisait longtemps que ce stress là avait disparut, avec le temps et de l'expérience le mensonge devenait simple, mais devant ce roi, elle perdait un peu son sang froid. Peut-être était-ce à cause de ces yeux naïfs qu'il partage avec celui qu'elle avait enfermée, elle n'en savait trop rien.
Heureusement, il partit sur un autre sujet, beaucoup plus simple à son gout: le livre d'Alice. Depuis qu'elle était arrivée ici, chacun des personnages excentriques lui demandaient plus sur cette histoire, mais il était le premier à connaître l'existence de ce livre. Un sourire dangereux apparut sur son visage. Il va être si facile de le rendre en colère, il ne faisait même pas parti de l'ouvrage. Elle prit un air amusé et déclara d'un ton perçant:

" Exactement ,roi oublié, vous n'existez pas dedans. Est-ce pourtant la preuve que ce soit un mauvais livre? Cela doit être difficile de ne pas être reconnue, mais c'est vrai, je ne suis qu'une paysanne... J'ai beau avoir changé de monde moi on ne m'oubliera pas là bas, mon crime reste entier et ce n'est pas celui d'exister, comme le vôtre."

Ce n'était pas exactement ce qu'elle voulait dire , mais le résultat était là, maintenant elle était sûre qu'elle allait la jeter de là. Au moins elle n'aura pas besoin de chercher la sortie et elle pourra enfin trouver sa demeure. mais au fond elle désirait continuer à parler à cet homme si étrange, mais elle savait qu'après ce qu'elle avait dit c'était impossible ...

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