Visite de courtoisie ? (The Queen)

Le manoir du chapelier est le plus beau du monde et son jardin est sans aucun pareil, tout le monde le sait, tout le monde s’en persuade, tout particulièrement son propriétaire. Et gare aux vils qui osent dirent le contraire ! L’homme se donnera aisément les moyens de leur faire regretter leur vilaines paroles.
Cependant l’endroit le plus merveilleux qui soit sur terre est et reste le palais royal. Sans doute la pression mise aux jardiniers les encouragent à faire preuve de plus d’assiduité encore que dans son propre domaine. D’autant plus enchanteur qu’en cet inégalable enchantement loge une perle rare et supérieure aux autres filles ou femmes du pays, la Reine. Subtil personnage dont le rang très significatif nous rappelle que les cœurs qu’elle enflamme, elle peut aussi les arracher (ou le faire faire par son bourreau).
Longtemps exilé, c’est non sans joie que le Chapelier Fou s’est revu attribué le droit d’aller et venir fouler le sol souverain. Il n’y a qu’un homme pour regretter le « Qu’on lui coupe la tête ! » hurlé et quotidien qui fait échos dans les corridors du palais.

Il remonta d’un pas léger le tapis pourpre qui serpentait dans les longs et sinueux couloirs. Il n’était plus inquiet d’être invité par la Reine, prévoyant quelques petits travaux meurtriers à exécuter pour son bon vouloir –il se servait de manière assez régulière de la salle de torture autrefois et en avait même fait installé une chez lui. Pourtant les échos ne disaient pas que la vie était tourmentée ici. Probablement quelques femmes qui rodait trop autour du King of hearts. Jalouse qu’elle était,...
Mais on n’appelait pas le Chapelier comme on sonne une femme de chambre, si ce n’était que pour faire trancher des têtes on faisait venir le bourreau (science-fiction d’ailleurs, la guillotine royale n’a encore jamais fait de mal à personne sauf en rêve). Déjà parce qu’il n’habitait pas à côté, ensuite parce que pour vraiment vouloir faire torturer un homme par ce que j’appellerais sans modestie un « professionnel », il fallait vraiment le haïr, le mec.

Ainsi donc le voilà au palais sans aucune raison apparente.

Sa connaissance des lieux le conduits rapidement jusqu’aux appartements de la Reine, de la môme, de la perle, de la folle,...
Une petite bonne blonde comme des gerbes de blés et couverte de tâche de rousseur ouvrit la porte quand il frappa. Elle le laissa entrer, le reconnaissant aussitôt et le pria de la suivre. Il traversèrent une sorte de hall, passèrent une seconde porte, une autre, puis encore une (c’était assez long puisqu’il fallait toujours les déverrouiller puis les re-verrouiller) avant d’arriver enfin dans la pièce où elle était.

La petite servante l’annonça.

Invité

Les caprices. Ah, ça, la Reine était surement championne toutes catégories du nombre de caprices réalisés dans une journée au Pays des Merveilles. Elle en faisait pour tout et n’importe quoi : la couleur de ses chaussures, sa coiffure qui ne la satisfaisait pas, son petit déjeuner trop froid, son dîner trop chaud, le carrelage de la cuisine du palais (ou elle ne mettait jamais les pieds) qui ne lui convenait plus… et la liste était infinie et ne cessait de s’agrandir au fur et à mesure que les jours s’écoulaient. Et personne, non personne au Palais n’était à l’abri de ses lubies irraisonnables, être Roi, Ministre ou le dernier des garçons des écuries royales n’y changeait pas grand-chose.
Et justement ce matin là la reine s’ennuyait ferme. Elle avait commencé la journée par crier après ses habilleurs qui avaient exaucé le moindre de ses désirs à la perfection, elle n’avait rien eu a y redire. Hélas. Aujourd’hui elle aurait bien eu envie de remettre à sa place un de ses coiffeurs ou couturiers, au moins cela l’aurait distraite. Après avoir changé trois fois de toilettes qu’elle avait finalement opté pour des cheveux décolorés remontés en une coiffure compliquée et une robe rouge sombre (couleur qu’elle affectionnait particulièrement) ornée de nombreuses pierres précieuses et semi-
précieuses.

Bien. Mais à présent qu’elle était joliment apprêtée, elle n’avait plus rien a faire. Et aller inspecter les jardin pour vérifier si quelques petits malins n’étaient pas en train de peindre des rosiers blancs en rouge (on lui avait déjà fait le coup), ou trainer dans la salle du trône vérifier que des procès ne seraient pas, par le plus grand des hasard, sur le point de se mettre en place n’y avait rien changé. Elle aurait bien organisé une partie de croquet, mais avait jugé qu’aujourd’hui personne n’était assez digne pour se mesurer à elle dans une joute de son sport favori.

Et alors qu’elle arpentait les jardins pour la dixième fois au moins (selon son approximation), son regard se posé sur LE buisson de roses. La jeune monarque s’empressa de rentrer au château pour faire ce en quoi elle était insurpassable : un caprice. Elle avait crié, donné des ordres et voila que quelques heures (ou quelques minutes ? allez savoir, s’il y avait bien un endroit ou le temps n’en faisait qu’a sa tête c’était bien à Wonderland) plus tard pendant lesquelles elle s’était occupée en criant et donnant des ordres, le Chapelier était enfin arrivée au palais, ainsi qu’ elle l’avait demandé. Elle alla l’attendre dans une sorte de petit salon meublés de fauteuils, sièges, divans et sofas en tous genre qui occupaient la majeure partie de l’espace déjà exigu, d’immenses tentures avaient été dressées devant toutes les fenêtres et l’endroit devait beaucoup de sa lumière aux candélabres dressés ça et là, où l’on avait réussi à trouver un peu de place. Quelques tapis recouvraient le vieux parquet de bois et de nombreux tableaux accrochés sans logique aucune tenaient lieu de décoration murale. La Reine se fraya un chemin parmi les banquettes et après avoir essayé quelques unes de ces causeuses avait finalement décidé d’attendre debout son fidèle sujet. Maintenant qu’il était sur le point d’entrer dans la pièce, la royale jeune fille se souvint qu’elle n’avait en réalité aucune raison particulière pour laquelle elle avait fait venir le Chapelier au palais. Elle haussa les épaules, elle trouverait bien une excuse, aussi folle soit elle. Et même si elle ne trouvait pas, elle était la Reine, elle l’avait décidé. C’était une raison bien assez valable selon elle.

Enfin on l’annonça (une petite blonde dont elle ne connaissait même pas le nom et qui eut tôt fait de repartir). Elle se forgea une expression qu’elle essayait de rendre mystérieuse sur le visage et le regarda entrer sans rien dire et attendit quelques petites secondes avant de murmurer avec un sourire qui n’avait rien de chaleureux (seule la bouche souriait, les yeux n’avaient pas suivit le mouvement) :

-Vous êtes en retard mon cher.

*Vous m’en direz tant ma reine, vous m’en direz tant. *

Petit brin de femme était peut-être un peu exagéré. Si le temps faisait divers méandres dans cet étrange monde, il ne tournait pas plus rond sous le modeste chapeau de Jervis Tetch, dit le Chapelier. La créature royale qui était sous ses yeux restait pour ceux-ci une adolescente. Et comme un bout de soleil, un être tellement bouillonnant que si on s’en approche de trop, on se brûle ! Mêler le sang royal à une personnalité aussi forte et aussi abjecte, il n’en faut pas plus pour obtenir une reine de la plus haute race.
Le Chapelier n’avait pas autant de serviteurs, -normal en même temps, il n’était pas roi !-, trois ou quatre à tout casser (sans compter le jardinier et le cuisinier) et même pas de domestique personnel. Bien qu’il appréciait tout particulièrement que la brunette engagée il y a quelques mois lui masse les pieds pendant qu’il buvait le thé. C’est d’ailleurs pour ça qu’il la gardait aussi longtemps.
Un regard pour l’horloge lui indiqua qu’il était normalement 14h. Ô quatorze heure ! En voilà une autre qui lui manquait dans son domaine ! Maudit soit le jour où le cadran de sa montre s’arrêta sur cinq heure et restera sur cinq heure pour probablement l’éternité si aucun horloger compétent ne croise sa route !

Pour en finir avec la reine, disons que c’est une des rares créatures de la gente féminine dont la beauté frappe tellement le sir qu’il n’ose pas la regarder par en dessous comme il le fait d’ordinaire avec toutes les autres. Comme il le fit d’ailleurs assez prématurément avec sa propre épouse. Avant de découvrir son talent au lancé de soucoupe à thé.

-En quoi puis-je vous être utile, Ma Reine ?

Il s’inclina légèrement et ôta son couvre chef, enfin, dévoilant une chevelure grasse au brun bleuté sans valeur.

Invité

Les deux jeune gens s’étaient regardés un instant en chiens de faïence, comme pour s’évaluer l’un l’autre et vérifier ce que le temps avait changé (ou pas) depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, depuis leur petite « fâcherie ». Le chapelier fini par briser le court silence qui s’était installé en s’enquérant de la raison de ce soudain besoin de le voir se déplacer au palais. Enfin, il ne l’avais pas tout a fait présenté de cette façon mais gageons que c’est ce qu’il avait voulu dire.

La Reine esquissa un petit sourire. En voila un qui entrait rapidement dans le vif du sujet et qui n’avais pas la réputation de tourner longtemps autour du pot. Malheureusement, elle n’avait pas vraiment d’excuse pour justifier cette nouvelle lubie ( et de toute manière, si elle devait justifier toutes ses fantaisies, où irait le monde), ni encore inventé un mensonge qui lui plaise assez pour lui servir en guise d’explication.

Elle resta silencieuse alors qu’il ôtait son couvre-chef, elle ne manqua pas d’apprécier cette marque de respect, même si elle la considérait comme naturelle.

Ne se décidant toujours pas à ouvrir la bouche, elle prit place dans un confortable fauteuil de velours bleu roi et convia d’un signe de la main son invité à en faire de même.

-Le déplacement vous aura sûrement fatigué.

Elle évitait tout simplement la question, ils auraient bien le temps d’y revenir plus tard.

-Je sais qu’il n’est pas encore cinq heure chez nous, mais je me suis dit que vous apprécieriez tout de même.

Elle frappa dans ses mains faisant apparaitre une demi-douzaine de servantes semblant sortir tout droit des murs. Elles s’affairèrent têtes baissées autour d’eux pendant quelques courtes minutes durant lesquelles la jeune monarque ne cessa de fixer le chapelier avec un petit sourire satisfait sur les lèvres, et quand elle se retirèrent enfin, elles laissèrent derrière elles une table semblant sortir de nulle part ainsi qu’assez de thé et de petit gâteau pour tenir un siège de quelques mois.

Toujours aussi figée, la Reine attendait la réaction du Chapelier avec une sorte d’excitation puérile, la même excitation que pourrait ressentir une petite fille s’attendant à ce que son ami saute de joie parce qu’elle vient de lui offrir sa sucette.

-Pour si peu, ronronna-t-il.

Emerveillé, le chapelier ne mit pas longtemps à caler ses grandes jambes sous la table et à observer, à la fois satisfait et excité, ce thé servi royalement et à l’anglaise par quelques servantes dont l’échine courbé empêchait de voir le visage. Ce qui faisait d’elle des fantômes sans âmes à ses yeux, des génies serviteurs sans humanité, uniquement là pour servir. Tel était aussi le charme de ce château, les domestiques y manquait cruellement de personnalité ce qui évitait bien des problèmes, révoltes, salaires, mutineries et autre.

Il frappa trois fois dans ses mains avec un sourire gourmand, attendit que la reine commence les festivités pour à son tour plonger le nez dans sa tasse. Il fallait quand même conserver une certaine politesse, toujours les dames d’abord, doesn’t it ? Encore plus lorsqu’elles portent une couronne.
Pourtant, ce breuvage, il devrait le haïr. A force d’en boire, chaque jour, chaque heure, au point d’en faire son emblème. Mais il fallait croire qu’il avait ça dans le sang et que ce n’était pas un hasard si le cadran s’était arrêté sur cinq heure et pas sur minuit (quoi que).

-Delicious ! Décidemment, il n’y a qu’ici qu’on peut se régaler autant.

Ça c’était pas vrai, on en buvait de l’aussi bon, au moins, chez lui. Que pouvait-il manquer à cette table ? Un narguilé ? Même pas, on en avait disposé un à sa gauche. Des gâteaux ? Non plus, quatre assiettes pleines trônaient entre eux deux. Un peu de musique peut-être. Mais alors qu’importe, la voix mélodieuse de son hôte chantait déjà dans sa tête. Le chapelier, sentimental ? Certainement pas, juste admiratif et conforme.

De toute évidence, la reine n’avait pas vraiment l’intention de lui expliquer le pourquoi de son appel. Par ennui, dira-t-on, en connaissance de cause. Bah voyons. S’il avait les mêmes pouvoirs, il en ferait autant, des convocations compliquées et inutiles.

Invité

La Reine, qui guettait faits et gestes du chapelier sembla satisfaite des expressions qui passaient sur le visage de son invité. Son sourire se fit plus franc, elle se laissa elle-même gagner par la bonne humeur de son convive. Pour un peu elle en aurait presque battu des main elle aussi, si elle n’avait pas eu peur que cela fasse un peu répétitif à force. Avisant les diverses mets qu’elle avait devant elle (et vu le nombre, cela lui prit au moins vingt bonnes secondes) elle avança la main, après quelques hésitations, vers une assiette à beignets se trouvant sur sa gauche. Elle attrapa délicatement entre deux doigts un de ces gâteaux huileux et mordit joyeusement dans son butin, ouvrant officiellement le début des festivités.

S’il y avait bien une chose dont la demoiselle raffolait au moins autant que de donner des ordres, c’était sûrement le sucre et les pâtisseries. Elle ne se nourrissait pratiquement que de ça si bien qu’on pourrait se demander par quel miracle sa Majesté arrivait à garder sa morphologie de gazelle. A croire que de hurler à longueur de journée avait une action drainante et insoupçonnée sur les calories et les graisses.

La Reine trempa sa langue dans le thé encore bouillant que contenait sa tasse, c’est ainsi qu’elle aimait qu’il soit préparé, très, très chaud, tenant toujours dans son autre main le beignet à présent dentelé à l’endroit ou les quenottes de la jeune fille avaient mordu avec gourmandise.

Elle reposa sa tasse fumante sur la petite coupelle qui lui était destinée et rompit le silence, parce qu’elle aimait la conversation, peu importe le sujet, du moment qu’il lui était plaisant.

- Voila longtemps que l’on ne vous avait pas vu au palais. Vous vous plaisez dans votre manoir.

Ce n’était pas vraiment une question, mais plutôt une constatation mais elle attendait tout de même une réponse de la part du propriétaire du manoir en question qu’elle dévisageait tout en donnant de petits coups e dents gourmands dans le gâteau qu’elle tenait toujours en main

Il y avait entre eux deux la somme de deux fois cinq années. La reine faisait plus vieille que son âge.

Le Chapelier avala tout le contenu de sa tasse, ne manquant pas au passage de s’incendier généreusement la langue. Il n’était bien entendu pas à l’abris d’un éventuel coup de hache mais son cerveau divaguant par de nombreux méandres, il oubliait certaines bonnes manières. A vrai dire elle lui faisait le même effet qu’à tout le monde, elle respirait la crainte. Et lui, comme tous, se remplissait les poumons de cette effluve terrifiante. Il suffisait que cette petite frappe du poing sur la table et il était bon pour épouser la veuve. Son échine se cassait de courbatures.

Il resongea à son manoir. Comment tourner ça ? Ses mains se mirent à trembler, il s’empressa de reposer sa tasse sur la table avant que les tintements de petites cuillère n’éveillent les soupçon. Il glissa ses mains sous la nappe.

-Au M-manoir t-tout va...ahem...pour le mieux. Pour le Mieux.

Son petit rire étrange en conclusion.

-Je pensais rouvrir un -ha…un atelier. Mais je reste à votre entière disponibilité. Oh, Majesté, j’oubliais : Joyeux non-anniversaire !

Il sourit de toutes ses dents. Bien qu’il s’intéressa peu à la question, il manqua de demander des nouvelles du roi. Ceci dit vu l’état de ce couple, engager une conversation tout seul était risqué. Elle pouvait apprécier sa compagnie mais décider malgré tout de lui faire un procès.

Invité

La Reine aimait être à la tête de son royaume. Elle aimait ses sujets. Si si ! Elle les aimait ! Et pour la simple et bonne raison qu’ils étaient ses sujets. Car on ne pouvait être souveraine de rien du tout.
Mais ils avaient tous le même défaut. Dès qu’elle essayait de discuter, ils finissaient tous par devenir, à un moment ou à un autre de la conversation, ennuyeux, agaçants, irrespectueux ou insupportable… ou tout cela à la fois. Tous, sans exception. C’était à se demander s’ils n’étaient pas tous apparentés.
Bien sûr, il ne serait jamais venu à l’idée de la jolie reine que c’était peut-être elle qui avait un problème de sensibilité excessive.

Aujourd’hui, et heureusement pour le Chapelier, elle avait décidé d’être de bonne humeur. Et si elle l’avait décidé, elle le serait. C’est pour cette raison qu’elle refoula le « Coupez-lui la tête » qui trottait sur le bout de sa langue rose et décida à la place d’expliquer à son faiseur de chapeau favori (et surtout le seul) pourquoi elle n’était pas très contente, là, maintenant, tout de suite.

Ses sourcils se froncèrent, elle eut une petite moue désappointée, elle serra son poing vide et posa son beignet à côté de sa tasse d’une main que faisait trembloter la colère.

- Jervis, murmura-elle d’une voix tout à fait calme, en plantant son regard dans celui de l’intéressé, Jervis… Pourquoi bégayez-vous ? Auriez-vous dit quelque chose qui pourrait me déplaire ?

Ces derniers jours, elle ne supportait pas que l’on bégaye en lui parlant. C’était d’un désagréable ! Il fallait toujours redoubler d’efforts de concentration pour suivre un minimum une conversation.
Un sourire, plus carnassier qu’amical s’étendit sur son visage.

- Mais vous savez, Jervis, aujourd’hui j’ai décidé d’être clémente.

Sans cesser de fixer le pauvre chapelier, elle étendit le bras pour lui servir une nouvelle tasse de thé, à croire qu’elle avait un détecteur à tasse greffé dans le crane.

- Alors vous allez me fêter mon non-anniversaire. Et faitez un effort pour me plaire. Vous ne voudriez pas que l’on se fâche alors que cela fait si longtemps que nous ne nous sommes vu. N’est-ce pas ?

Son rictus se fit mon agressif, mais elle continuait toujours de fixer le jeune homme de ses yeux froids à travers les colonnes de gâteaux et sucreries les plus fins du pays. Ses doigts impatient pianotaient la table en cadence.

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