Bon sang, c’était long !
Après avoir découvert la lettre du Destin, qui m’a appris que j’étais censée travailler pour pouvoir rester dans cette contrée étrange, je me suis mise en chemin pour trouver où habitait ce fameux « lièvre de Mars » chez qui je devais, toujours selon la lettre, aller travailler. Seulement, je me suis perdue plus d’une fois, et c’est seulement après m’être résolue à demander mon chemin que les autochtones m’ont dit qu’en fait, cette fameuse demeure ne se situait pas si loin de mon habitation. 20 minutes à pieds, et j’avais perdu près de deux heures à tourner en rond.
Au moins, j’aurais visité.
Ceci dit, alors que j’arrivais devant la maison, celle-ci me semblait… déserte. Comme si le propriétaire ne passait qu’une fois toutes les lunes. Les mauvaises herbes jonchaient le jardin de devant, et il ne valait mieux pas imaginer le jardin arrière. Les fleurs étaient depuis longtemps laissées à l’abandon et je jurerais les entendre se plaindre, les haies avaient grand besoin d’être taillées, les rosiers débarrassés des pucerons et autres insectes, les feuilles mortes balayées… Si c’était là que je devais travailler, j’allais avoir du travail.
Plusieurs coups frappés à la porte et pas de réponses m’ont convaincue que le propriétaire n’était pas là pour le moment. Soit. Plutôt que de perdre mon temps, je commençais déjà à arracher les mauvaises herbes, à pleines mains. Ce n’était pas sans douleur, mais peu m’importait. C’était toujours mieux que de ne rien faire, j’espérais seulement que mon peut-être futur employeur, soit le Lièvre de Mars, allait se pointer aujourd’hui